Marcheurs le Mardi 6 mars à Plounérin
RANDONNÉE Á PLOUNÉRIN - PHOTOS ICI
Reportage de Jean Mével :
Nous y voici, une quarantaine, prêts à affronter la campagne de Plounérin, ce mardi matin du 6 mars. Ce village, en bordure de la voie express, n’est sans doute pas habitué à voir surgir une longue colonne de voitures venant stationner, dans le parking désert de sa commune. Personne aux fenêtres pour saluer notre arrivée, comme si les villageois goûtaient encore à un sommeil prolongé, en raison de ce matin grisâtre et blafard qui tardait à sortir de la nuit.
Nos bâtons affûtés, vêtus de nos impers bigarrés, notre pensée s’envolait vers la longue boucle d’une douzaine de kilomètres qui se déroulerait bientôt sous nos pas. La longue file de marcheurs s’allongeait dans les sous-bois silencieux, où le chant des oiseaux se refusait encore au printemps qui pourtant marquait déjà ses prémices, par l’apparition de quelques primevères. Une première partie d’un parcours convenable, parfois sinueux ou en forme de toboggans, au pied d’immenses sapins semblant déverser toute leur amertume , comme des larmes de chagrin issues d’un hiver trop rigoureux, trop violent, qui projeta à terre les débris de leurs branches cassées et les restes de troncs décharnés pourrissant dans la gadoue. Soudain nous rencontrons un énorme rocher, apparence d’un mammouth émergé du sol au temps de la préhistoire, figé là, pour nous rappeler que des siècles avaient déjà façonné l’Histoire. Certains crurent un instant que la roche tremblante de Huelgoat avait migré là comme par miracle ! Comme pour parodier une mode revenue de nos jours ! Bien sûr nous fîmes la photo de groupe devant ce mastodonte pour, à notre manière, marquer aussi notre histoire.
Depuis le début nous avons les pieds secs, bien qu’au départ les experts connaisseurs du parcours, nous avaient prévenus que le circuit serait boueux. Quelle blague ! Mais non, hélas, ce n’en était pas une ! Car dans la vallée nous allions vite être confrontés aux salissures de l’hiver, mares d’eau, jachères en labours et chemins boueux. Nous devions soudain jouer les équilibristes en sautillant au-dessus des flaques, en caressant les bordures de talus pour ne pas choir dans l’eau boueuse. C’était le moindre mal, car sur le parcours nous traversions des sites magnifiques, manoirs, corps de fermes, maisons restaurées entourées d’une ceinture de grosses pierres rustiques et bien taillées récupérées sans doute dans la proximité. Et puis il se produisit un fait unique : pendant tout le parcours nous n’avons rencontré aucune circulation mécanique, vélo, voiture, tracteur etc … Juste la trace d’un pas de sanglier à en croire mon voisin de marche ! Voilà, nous arrivons au terme de notre longue balade. Il est un peu plus de midi. Et juste dans la dernière ligne droite qui nous menait au bourg, la première voiture apparait, comme pour nous avertir que la réalité nous avait rattrapés : nous rentrions de nouveau dans la civilisation des hommes !
Sur la placette, d’autres convives, presque endimanchés, nous attendaient. Ils avaient zappé la marche du matin et venaient déjeuner avec nous dans l’auberge du village. Auparavant, au ‘bistrot voiture,’ Jean Michel nous régala par de délicieuses liqueurs agrémentées de gâteaux apéritifs pour fêter son anniversaire. Au restaurant, nous serons cinquante deux, réunis autour de tables aménagées pour déjeuner et apprécier un repas abondant et excellent. C’est vrai que c’est dans ce village que le grand chef étoilé Patrick Jeffroy avait trouvé son inspiration culinaire avant de se transporter à Carantec. Au Capri où nous avons mangé ils ont sans doute puisé dans son ADN pour nous servir un repas succulent qui a fait chavirer nos papilles gustatives.
L’après-midi une marche autour du lac était prévue, mais sans doute peu de marcheurs y participèrent car une pluie abondante était revenue pour réfréner certaines ardeurs.
Il faut une conclusion pour clore cette journée. Elle fut belle et d’ambiance chaleureuse. Sur le podium virtuel que l’on imagine et qui anime toujours nos pensées, sur la plus haute marche, trône le mot CONVIVIALITÉ qui y reste fermement ancré et fleurit nos escapades hebdomadaires, en particulier celles qui réservent à la pratique du sport le supplément d’un bon et joyeux repas en commun. Merci aux organisateurs qui se reconnaitront.
Á noter sur vos tablettes les deux prochains repas/marche qui se feront le 17 avril à Keremma, traversée de la baie ( maillot de bain non obligatoire !) et dans les Côtes d’Armor, près du site remarquable du cap Fréhel le 29 mai. Á imprimer sur un papier ou dans une case bien sécurisée de votre subconscient.