Compte rendu AG par Ty Jean
Un soir d’Assemblée Générale
Dans ma jeunesse on disait qu’on allait à la messe quand on assistait à un grand rassemblement. Le soir de l’assemblée générale cette communion intergénérationnelle était intense dans cette salle communale de St Thégonnec, presque trop petite pour nous accueillir. Mais il ne s’agissait pas ici de goûter à des hosties mais de faire revivre une année d’activités sportives intenses avec des commentaires bien ordonnés, projetés sur la toile où chacun pu revivre à travers ses résultats le souvenir de ses prouesses passées. Toute cette assemblée, mieux qu’une messe trop monotone fut comme un bouquet de ces chansons qui infusent en nous une multitude de sentiments allant de la gaité au rire, de l’humour à la gravité, voir à la détresse, ou encore à la générosité.
S’il n’était pas possible de reprendre l’intégralité des points débattus en deux heures de débats j’ai relevé quelques propos anodins pour certains, plus profonds pour d’autres, pour mettre en évidence mon regard et mon écoute sur l’ensemble des interventions de la soirée. Chatouiller par un peu de dérision l’importance des choses, sortir parfois du contexte de la rigide normalité des comptes- rendus, c’est une façon aussi d’utiliser la langue de Molière pour aborder d’une autre manière des subtilités inapparentes ou inaperçues en première lecture.
Ainsi d’entrée on nous apprend que les cotisations ne changent pas. Un bon point pour notre pouvoir d’achat ! Il stagne mais on ne nous reprend rien. Les assurances nous auraient-elles oubliés ?
A retenir aussi qu’à condition de courir un Trail, parce que notre générosité antérieure nous fit cotiser un surplus, nous avons le droit d’ être ‘ HéliTraillé ‘ gratuitement ! Quelle aubaine ! Ne vous prêtez pas au jeu pour le spectacle, ce n’est pas de l’accroc- branche !
Dans le tableau des chiffres, qui est d’ailleurs très bien conçu : ’Excel de Excel’ Félicitations ! Une chose me frappe la vue : les bénéfices en gros caractères rouges…..moi qui pensais que lorsque l’on est dans le rouge…. c’est la cabane sur le chien ! Les temps ont changé et je m’y ferai, mais après tout, l’essentiel n’est-il pas que le solde soit positif !?
Soudain, alors que j’observais tous ces tableaux qui se succédaient sur le mur une pensée saugrenue, comme un éclair, me traversa l’esprit : Et si soudain l’électricité s’en allait comme elle le fit il y a peu de temps? Panique ! Plus rien sur le mur et des mains qui tâtonnent sur la table…..Mais non me dis-je c’est un reste de mon traumatisme vécu lors du passage de Dirk…un nom à retenir ! Vous connaissez ? Pas un sportif celui-là, ah non !
Passons à autre chose. Avec l’âge on n’aime pas la boue ni même l’eau dans les sentiers. Mais je ne vais point m’en plaindre désormais quand je vois combien une goutte d’eau est essentielle à mes semblables à quelques heures d’avion de chez moi..Merci pour ce choix de générosité du club et aussi à cette association qui se donne tant, pour que brille un jour et pour toujours un sourire dans les yeux de ces enfants.
J’ai retenu encore un mot très fort : ne laissez pas la détresse s’emparer de vous, jetez les médicaments et partez en marchant ou en courant vers un club qui est une ouverture à la vie, alors que le médicament est un enfermement et un isolement. Merci de l’avoir dit.
Je vais terminer mes élucubrations ou mes « vérités différentes » en citant deux personnes par leurs prénoms. Albert qui sortit en son temps l’association de l’embarras en employant une main d’œuvre du club dans son entreprise, exprimant une solidarité exemplaire que l’on aimerait tant voir réapparaitre aujourd’hui à tous les échelons de notre société.
Alain, initiateur de notre club de marcheurs, qui a fait la démarche de faire marcher plus lentement en trainant le pas, afin que l’âge de la marche se perpétue dans le temps. Peut-être est-il devenu sans le savoir le précurseur de cette idée qui mènera, lentement mais sûrement, quelques adeptes centenaires vers des records pour le plaisir, comme ce valeureux cycliste de 102 ans qui vient, à son train, 27 km/h tout de même ! de battre son record de l’heure , fidèle à sa devise toute simple : « On met neuf mois pour naitre et trente secondes pour disparaitre, alors tant que je le peux j’avance ». Bonne leçon d’humilité, de lucidité…et de jeunesse. !
Je souhaite qu’il en soit de même pour tous les membres de notre club, dans la sérénité et le bien-être de la course à pied et de la marche, même lentement mais sûrement et longtemps, qu’ils (elles) mouillent de leur sueur les sentiers de nos campagnes.
Kénavo