Huit jours dans le Massif Central du 2 au 10 mai 2015 pour trente marcheurs
Huit jours dans le Massif Central du 2 au 10 mai 2015 pour 30 marcheurs
Ce samedi 2 mai, conduits par quatre chauffeurs confirmés : François, Hervé, Rémy et Serge 18 d’entre nous ont choisi le minibus pour se rendre en Corrèze, accompagnés de 4 voitures qui transportaient les 12 autres marcheurs.
Après quelques pauses dont le repas de midi pris à Cholet nous sommes arrivés au village de Pont Aubert sur la commune de Soursac. Nous avons fait la connaissance de David le responsable qui, après nous avoir remis les clés de nos gîtes nous a offert le pot d’accueil.
La première marche du dimanche matin a concerné l’ensemble du groupe et nous a conduits au viaduc des rochers noirs pour un entraînement de 8 kms en montagne.
Après un pique nique sous un soleil radieux près de nos gîtes nous nous sommes rendus à St Privat pour la visite d’une ferme moyenâgeuse de 1479 sous Louis XI. Ce village est une reconstitution vivante de la vie des Paysans Xaintricois et aussi un conservatoire de plantes héritées des sites médiévaux où chacun d’entre nous aura pu trouver une espèce médicinale qui « stimule ou améliore « (suivant les besoins) au vu de leurs vertus historiques… Au retour nous avons fait un arrêt au barrage de l’Aigle situé sur la Dordogne, construit de 1941 à 1945 pendant la seconde guerre mondiale, il porte aussi le nom de barrage de la Résistance.
Un quiz nous a été proposé par Akim pour terminer la soirée, des réponses rapides ont fusé, les connaisseurs à l’oreille musicale se reconnaitront…
Le lundi sur la commune de Lapleau, les gorges nous guident dans les forêts de pentes sauvages de la Luzège passant par les cascades de Neyrat pendant qu’un deuxième groupe effectue une marche à l’Estrange.
L’après midi en direction de Tulle nous nous arrêtons à Gimel l’un des lieux les plus visités de la Corrèze, célèbre pour ses cascades qui sont une succession de 3 chutes principales appelées le Grand Saut, la Rédole et la queue de Cheval qui sont visibles en suivant des sentiers aménagés. La journée s’est terminée par un karaoké.
Le mardi avec notre guide Hervé, c’est en plein centre de Brive que nous visitons la distillerie Denoix, nom prédestiné car il s’agit bien d’alcool de noix et c’est environ dix tonnes de ces noix vertes cueillies à la main qui sont utilisées pour les liqueurs qui vieillissent en fût de chêne pendant 5 ans. L’arrière petite fille du fondateur nous a raconté l’histoire de cette entreprise fondée en 1869 et toujours gérée par la même famille (5ème génération).
Après le repas de midi pris à Collonges la Rouge, village de 490 habitants, route intermédiaire pour St Jacques de Compostelle, typique par ses constructions en grès rouge une guide nous a présenté le côté culturel : la maison de la sirène classée par les monuments historiques (maison à encorbellement couverte en lauze de grès qui est une dalle en pierre poreuse très lourde.)
Les façades des maisons sont habillées de treille depuis plus de cent ans. Nous visitons les halles et son célèbre four où l’on célèbre la fête du pain le 1er week-end d’août.
L’église du prieuré date du 11ème, son portail gothique représente l’ascension. Cette église a la particularité d’avoir servi aux protestants et aux catholiques jusqu’à l’édit de Nantes.
Le mercredi 5, nous marchons (divisés en deux groupes) sur Spontour village de 37 habitants dépendant de Soursac puis nous effectuons une promenade de 12kms en Gabare sur la Dordogne (au cœur du Massif Central) dont les rives sont longées de forêts de chênes, de châtaigniers et de charmes.
Toute l’économie transitait par les gabares jusqu’en 1870, elles ont duré 1000 ans et ont mis 50 ans à disparaître. Sur ce village il y avait 12 chantiers de construction, on y fabriquait entre 350 et 400 gabares par an. C’était le premier centre de construction de bateaux en zone de montagne. Elles desservaient Bordeaux, Bergerac et Libourne. La charge principale était le merrain pour la vigne mais elles transportaient également du charbon qui provenait de deux mines, des porcs, des noix, du fromage.
L’équipage était mobilisé en permanence par 6 hommes qui effectuaient des voyages de 5 jours 4 nuits jusqu’à Libourne et partaient par groupe de dix. Après le déchargement les gabares étaient en général détruites car endommagées, elles se vendaient comme bois de chauffage. Les gabariers remontaient à pied pendant 3 ou 4 semaines de marche.
Sous Louis XVI les gabariers bénéficiaient d’une pension.
En soirée nous avions toujours un évènement à fêter, ce mercredi il s’agissait des 33 ans de mariage de Nicole et d’Alain ainsi que les 34 ans de mariage d’Annick et Rémy. On leur souhaite bien sûr encore de longues années de bonheur ensemble !!! Un loto a terminé la soirée, toujours dans une ambiance de kermesse, certains lots ont connus un beau succès.
Le jeudi 6, les mollets les plus solides ont entrepris l’ascension du Puy Violent (1592m), l’autre groupe s’est contenté d’en faire le tour, admirant ces hauteurs parsemées de jonquilles et de gentianes, panorama superbe où l’on pouvait apercevoir quelques derniers burons.
Après notre pique-nique sur les hauteurs, nous avons pris la direction de Salers d’où le nom des célèbres vaches dont la race a été obtenue par Mr Tyssandier d’Escour. Les races Salers et Aubrac ont la particularité de ne donner leur lait que si le veau a amorcé la montée ; elles acceptent très bien les différences de température de montagne.
La visite d’un buron nous a éclairés sur la fabrication du fromage et nous avons pu goûter à la liqueur de gentiane, plante qui peut durer de 30 à 50 ans avec une racine de 5 à 7 kg. Elle a des vertus digestives et tonifiantes.
Le vendredi 7, seule matinée de pluie ; les marches se sont effectuées sous les capes aux alentours de notre village de vacances. Dans l’après midi, nous nous sommes rendus au lac de Neuvic avant de rejoindre Bort les Orgues, célèbre par ses rochers alignés en forme d’Orgues.
Un repas du terroir terminé par une coupe de champagne a clôturé notre séjour à Soursac, centre de vacances très calme doté d’un environnement naturel au bord d’un lac.
Le samedi nous reprenons la route avec une nouvelle destination plus triste cette fois : le village d’Oradour sur Glane à proximité de Limoges (centre de la mémoire) qui a connu les pires atrocités de la guerre le 10 juin 1944.
Nous avons passé la dernière nuit à St Georges de Montaigu au village vacances « les Pinserons » que nous allons retrouver en septembre lors de notre séjour au Puy du Fou.
Les prévisions météo étaient pourtant maussades mais dame nature, très amie des randonneurs, a chassé les nuages et la pluie. On peut conclure en parlant de belle réussite pour cette semaine, le plaisir de se retrouver tous ensemble, de partager le pas et le regard dans ces paysages merveilleux, d’oublier pour un temps que les soucis peuvent exister…