Semaine de marche du 20 au 27 juin
Voici le reportage de la semaine des marcheurs du 20 au 27 Juin. PHOTOS ICI
Compte rendu de Ty Jean :
GR 34 Tronçon 10
C’est reparti ! Samedi 20 juin le rendez-vous est à Kermat pour se rendre en covoiturage à La Forest Fouesnant, au camping de Kerléven,
pour un hébergement de quatre jours en mobil-homes, afin de reprendre le dimanche matin nos traces de randonneurs laissées à Sainte Marine l’an passé.
Mais ce soir un repas moules frites nous attend au restaurant du camping et la trentaine de participants savoure déjà ces fruits de mer tant appréciés.
L’ambiance est lancée et en profitent aussi les quelques membres du club qui se sont déplacés seulement pour le week-end.
Nous apprendrons bientôt qu’au pied des montagnes d’Arrée, à Pleyber-Christ, nos valeureux coureurs, participant à la ronde des bruyères, ont obtenu la seconde marche du podium
récompensant les clubs à plus forte participation à l’épreuve. Ils étaient 34 ! Cela nous apporte du baume au cœur et démontre, s’il le fallait encore, la belle présence de nos athlètes sur tous les fronts de la compétition. Félicitations à eux.
Le programme que nous avons suivi la semaine durant fut tellement copieux, les anecdotes nombreuses, la pleine activité de chacun dans un puzzle bien rodé,
qu’il n’est pas possible dans mes propos de citer tout le monde. Ainsi, aucun nom ou prénom ne paraitra dans le texte, chacun devinera à travers les allusions et les anecdotes citées qu’il est l’objet de mes mots.
Je ne m’attarderai pas non plus sur le tour de force de chaque jour pour rappeler les prouesses de nos allers retours quotidiens dans la ronde des voitures,
fluides dans la circulation, à l’image d’un balai d’hirondelles, pour déposer les voitures aux lieux choisis pour nos retours de randonnées. Un chef d’œuvre !
Le temps le dimanche matin est chaud et cela est dû à un soleil assommant qui nous suivra ce jour et toute la semaine jusqu’au vendredi soir. Le long défilé humain, tantôt sur le sentier côtier, tantôt sur le sable fin de la plage, défie allègrement tous les obstacles. Quand le ciel est bleu, que la mer l’est aussi, comment notre bonne humeur ne le serait-elle pas également ? Les commentaires dans la chaine sont à la joie ; on papote de ceci, de cela, et la semelle est légère autant que l’est l’atmosphère dans le groupe. Ce soir ce sera barbecue au programme à condition que nos barbe curistes y trouvent matière pour le réaliser ! On savoure déjà la saucisse et la merguez en attente sur le grill, mais où est donc…le charbon de bois ? Égaré quelque part ? Peu importe ! Un dimanche soir seul un campeur peut nous dépanner et il le fit avec amabilité. Merci ! Et cela renforça encore notre appétit.
Chaque jour une anecdote en chassait une autre apportant son cota de palabres, de rires et parfois de poil à gratter, piment de souvenirs pour plus tard. On apprit qu’une paire de chaussures contestant son exploitation se cacha sous le lit du premier campement provocant chez son propriétaire bien du tourment. Il décida de les récupérer à l’accueil …s’apercevant alors qu’il s’agissait des chaussures de son collègue de chambrée. C’est bien le pied d’avoir le même pied…au prix même de se faire chambrer ! Nous avons appris bien des choses surprenantes au cours de nos escapades tel l’aveu de ce marcheur venu là, sur les berges de l’Aven, pour retrouver ses racines…celles qui nous faisaient parfois trébucher et tomber !
Les racines retrouvées
On apprit aussi qu’une focale égarée dans une voiture souleva bien des zizanies et qu’un ange passant avisa deux samaritains au secours d’un électron malotru…
qui n’avait pourtant fait de tort à personne sinon séduire la mauvaise réputation de Monsieur Brassens !
Mais la fête continue le soir et un autre répertoire excite les esprits : celui des bonnes histoires à foison racontées.
On connut ainsi la version nouvelle de l’histoire du loup. Comment donc était son cri ?
Seul grand père pouvait y répondre quand on lui demanda de préciser, plongé dans une profonde expectative,
les derniers soubresauts de ses frasques amoureuses. Faites-le pour voir ! La chanson aussi trouva sa place, en plein restaurant on dansa créant l’ambiance pour tous les convives.
Le tout sous le regard médusé d’une fille des îles, notre serveuse préférée. Nos pieds fatigués tinrent bon la cadence sur le plancher.
En fin de semaine, dans le groupe durant la marche, les commentaires avaient évolué. Á l’écoute on entendait parler de doliprane, d’ampoules éclatées, de sparadrap,
de crèmes adoucissantes et de quelques autres produits miracles, signes que la fatigue ou le grain de sable
introduit entre deux doigts de pied faisait effet de souffrances mal tolérées. C’est le lot des marcheurs !
Impossible de quitter un décor aussi étendu et magnifique que l’océan sans en faire une approche poétique.
C’est celle qui ne cessa de me sublimer toute la semaine. Ces vagues qui viennent du fond de l’océan se poussant harmonieusement dans un mouvement perpétuel,
avant d’éclater leur écume blanche contre des rochers brunis ou couleur de suie, burinés par le temps.
Et puis au fil de nos pas et des heures qui s’écoulent, cette mer qui se retire, presque par politesse, découvrant le sable blanc ou doré,
à l’image de la soubrette qui se déparerait de ses habits de gala, pour y laisser paraitre les sensuels et voluptueux galbes de ses courbes.
Comment ne pas plonger dans le passé et imaginer là, au bord du sentier , assise à une table face à la mer, Madame de Sévigné écrivant ses plus belles lettres à ses amants ?
Ou bien encore dans un sentier creux et boisé le passage d’un preux chevalier allant porter un message à son roi ? Ou le dangereux corsaire à l’affut d’un mauvais coup ?
Tous ces schémas trottent dans ma tête tel un clin d’œil au passé et ce confort de l’imaginaire qui fait douter nos certitudes.
Au cours de notre séjour n’oublions pas que l’organisateur en titre fut constamment au four et au moulin, négociant même les meilleurs prix pour notre restauration;
que la responsable de l’itinéraire rendit synonymes géographie et topographie grâce à son excellente méthodologie;
que notre assistance nourricière, forte de quatre mousquetaires, tint au top niveau notre énergie musculaire;
qu’un boulanger chaque matin nous apporta l’odeur du pain chaud en y laissant bien sûr la matière !
qu’un paparazzi et des chasseurs d’images captèrent dans leurs viseurs toutes les scènes humaines appropriées ou toute originalité surprenante;
enfin que dans mon stalag 244 une cruciverbiste avisée m’apprit qu’il ne fallait pas « procrastiner » (butiner) pour arriver à l’heure… ce qui rendit mes rendez-vous irréprochables !
Chacun de nous a prononcé un mot, fait un sourire, accompli une action pour fortifier cette devise : un pour tous et tous pour un.
Et je crois émettre l’avis de tous en disant que notre pensée est restée sans cesse fidèle à ceux qui n’ont pu nous accompagner en raison d’un pouce incarné,
d’un tendon douloureux ou d’une fatigue révélée, souvenir d’une frasque de jeunesse !
Á bientôt sur les chemins de l’infini…..
J.M.